Dans un contexte où la transition énergétique s’impose comme un enjeu stratégique majeur, les sociétés doivent repenser leur approche de la consommation d’énergie. Entre obligations réglementaires et opportunités économiques, l’engagement d’une politique durable nécessite une démarche structurée et progressive. Face aux défis climatiques actuels et aux exigences croissantes des parties prenantes, cette transformation est un levier de compétitivité et de responsabilité environnementale. Quelles sont les étapes pour améliorer votre stratégie ?
Réalisez un audit énergétique adapté à votre bâtiment tertiaire
La première étape consiste à mesurer vos consommations. Ce diagnostic vous permet d’identifier les postes de dépenses les plus importants et de quantifier le potentiel d’économies. Pour les entreprises du tertiaire, ce procédé est d’autant plus pertinent que ce secteur représente près de la moitié de la dépense énergétique nationale. Ce domaine utilise 52 % d’électricité, 29 % de gaz naturel, 12 % de produits pétroliers et 7 % d’énergies renouvelables et réseaux de chaleur.
L’audit doit respecter des standards précis, notamment la norme NF EN 16 247 qui encadre la méthodologie. Il est exécuté par des professionnels qui possède un certain niveau d’expertise en performance énergétique en France. Leur approche comprend la collecte des factures des trois dernières années, l’analyse des équipements et l’évaluation des pratiques d’exploitation. Les experts procèdent également à des mesures sur site grâce à des outils spécialisés : télémètres laser, débitmètres de ventilation et thermographies pour détecter les déperditions thermiques.
Mobilisez les bons leviers techniques et organisationnels
L’isolation des canalisations de chauffage et l’installation de capteurs de mouvement pour l’éclairage sont des investissements rentables avec des temps de retour inférieurs à trois ans. Les actions organisationnelles présentent en parallèle un potentiel considérable d’économies d’énergie. L’optimisation des horaires de fonctionnement des matériels, la mise en place de procédures d’extinction automatique et la sensibilisation des collaborateurs aux éco-gestes génèrent des diminutions de consommation significatives. Ces mesures comportementales, moins coûteuses à mettre en œuvre, offrent des résultats rapides. La réduction de la luminosité des écrans d’ordinateur et l’extinction systématique des appareils en veille sont aussi des pratiques simples, mais efficaces.
La diversification du mix énergétique est également un levier stratégique important. L’intégration de panneaux photovoltaïques ou le recours à la géothermie permettent de diminuer la dépendance aux énergies fossiles. Cette transition vers des sources décarbonées contribue à l’amélioration de votre bilan carbone et renforce votre positionnement en matière de responsabilité environnementale.
Structurez un plan d’investissement durable et réaliste
Pendant votre planification, considérez les économies d’énergie engendrées, les aides financières disponibles et les frais de maintenance des nouvelles installations. Les certificats (CEE) et diverses subventions réduisent les coûts initiaux et améliorent la rentabilité des projets.
La priorisation des actions s’effectue en général selon plusieurs critères. Le potentiel d’économies d’énergie, le temps de retour sur investissement et la complexité de mise en œuvre. Les mesures d’efficacité énergétique qui présentent les temps de retour les plus courts sont privilégiées en première phase. Elles vous aident à générer des économies qui financeront les investissements suivants. Cette approche séquentielle facilite l’acceptation des projets par la direction et crée une dynamique positive autour de la démarche.
Anticipez enfin les exigences du décret tertiaire qui impose des objectifs de réduction progressive : 40 % d’ici 2030, 50 % d’ici 2040 et 60% d’ici 2050 par rapport à 2010. Avec cette solution préventive, vous étalez les financements dans le temps et évitez les situations d’urgence coûteuses.
